Retour en France et scolarité des enfants

Quelle école choisir ?

Lorsque que se profile un retour en France, la question de la scolarisation des enfants surgit inévitablement. Elle est souvent accompagnée de nombreuses interrogations et inquiétudes : dans quel établissement l’inscrire ? Quelles formalités accomplir, et à quel moment ? Comment être sûr de faire le bon choix ? Sera-t-il au niveau de sa nouvelle classe ? S’adaptera-t-il bien ? Comment l’aider à vivre au mieux ce nouveau changement dans sa vie ?…

Il est bien difficile, depuis l’autre bout de la planète (ou même de moins loin), de se faire une idée concernant l’établissement qui accueillera votre enfant lors de votre retour en France.

Bien sûr, vous pouvez interroger vos ami(e)s, et les amies de vos amies qui sont passées par la même épreuve avant vous ou qui habitent en France. Vous pouvez aussi écumer les sites internet, les forums spécialisés, consulter les classements des établissements publiés chaque année. Tout cela vous permettra sans doute de vous faire une idée de la réputation de l’établissement, de son niveau académique, de ses résultats aux examens, mais rien ne pourra vous assurer que c’est dans celui-ci ou celui-là que votre enfant se sentira le mieux … Alors mieux vaut faire en sorte que , quel que soit son futur établissement, votre enfant soit préparé et accompagné afin qu’il s’y adapte le mieux possible.

De façon incontournable, il faut se pencher sur les aspects administratifs concernant le changement d’établissement. Plusieurs cas de figure sont à envisager, en fonction du type de scolarisation suivi par votre enfant à l’étranger :

1. Votre enfant a suivi sa scolarité à l’étranger dans un établissement français reconnu par le ministère français de l’Education nationale. Le vaste réseau des établissements français à l’étranger (494 établissements) se trouve sous la responsabilité de l’Agence pour l’Enseignement Français à l’Etranger (AEFE).

Les programmes enseignés étant les programmes français, les décisions d’orientation prises par cet établissement sont valables de plein droit en France.

Avant votre retour en France, vous devez demander un certificat de radiation (aussi appelé Exeat) à l’ancienne école. Les démarches à effectuer pour l’inscription de votre enfant sont les mêmes que celles prévues pour un changement de domicile. Vous devez vous adresser :

  • à la mairie de votre nouveau domicile pour une inscription dans une école primaire ;
  • au rectorat de votre Académie pour une inscription dans un collège ou un lycée.

2. Votre enfant a suivi l’enseignement par correspondance du CNED pendant son séjour à l’étranger.

Les décisions d’orientation prises par le Centre national d’enseignement à distance (CNED) sont valables de plein droit en France. Les démarches à effectuer pour l’inscription de votre enfant sont les mêmes que celles prévues pour un changement de domicile.

3. Votre enfant a suivi sa scolarité à l’étranger dans un établissement non reconnu par le ministère français de l’Education nationale (établissement international ou établissement local).

A défaut d’un établissement français, ou par choix, vous pouvez avoir eu recours aux divers établissements internationaux ou locaux.
Dans toutes les grandes métropoles étrangères – plus particulièrement en Europe et aux Etats-Unis -, des établissements internationaux accueillent les élèves étrangers. Ils permettent aux enfants de suivre un enseignement dans la langue du pays et d’être immergés dans la culture locale. Cependant, les programmes dispensés ne sont pas des programmes français et, d’un établissement à l’autre, les niveaux peuvent être très différents.
Sachez que, quel que soit votre choix, suivre une scolarité française à l’étranger est un atout supplémentaire. L’apprentissage des langues étrangères et l’adaptation à d’autres cultures sont autant d’atouts qu’un enfant expatrié pourra mettre à profit lors de son retour en France.

Dans le premier degré, l’élève est affecté par le maire de la commune à une école en fonction du domicile de sa famille, il est ensuite admis par le directeur qui lui assigne une classe en fonction de son âge et du niveau de compétence constaté par une évaluation réalisée par l’équipe pédagogique de l’école.

Dans le second degré, l’admission d’un élève dans toutes les classes des collèges et des lycées de l’enseignement public, est subordonné à la passation d’un examen qui déterminera la classe qu’il devra suivre. Cet examen est organisé par le chef d’établissement d’accueil souhaité, qui préside le jury. L’examen porte sur les principales disciplines communes à la classe fréquentée et à la classe dans laquelle l’élève souhaite poursuivre ses études.

En cas de réussite, l’élève est affecté dans les mêmes conditions que les élèves de l’enseignement privé sous contrat qui accèdent aux établissements publics d’enseignement.

L’inscription

Lorsque vous revenez de l’étranger avec un ou des enfants en âge d’être scolarisés, le fait d’avoir une adresse va considérablement vous simplifier la tâche ! Il vous suffira alors en effet de vous adresser à la mairie de votre domicile qui vous indiquera à quel établissement votre enfant sera rattaché (c’est ce qu’on appelle la carte scolaire).

Pour l’inscription dans l’enseignement privé (sous contrat ou hors contrat), vous prendrez directement contact avec l’établissement que vous avez choisi, car les établissements privés ne sont pas soumis au principe de sectorisation. Vous devrez tout d’abord obtenir le certificat de radiation de l’établissement précédemment fréquenté puis accomplir les démarches d’inscription directement auprès de l’établissement privé.

Dans l’enseignement public, vous devez, en principe, inscrire votre enfant dans le collège du secteur géographique de votre domicile. Du fait de votre retour en France, vous êtes en situation de changement de domicile. Vous vous adresserez au service de la scolarité du rectorat de votre future Académie qui vous communiquera le dossier d’inscription.
N’oubliez pas de confirmer son inscription auprès de l’établissement, dès que vous connaîtrez le collège où votre enfant est admis.

Une dérogation peut être accordée par l’inspecteur d’académie quand le collège du secteur de rattachement n’offre pas certains enseignements (langues étrangères, section internationale).

L’inscription au lycée dépend des décisions d’orientation et d’affectation prises en fin de 3ème par une commission, ainsi que des possibilités d’accueil des lycées du district scolaire. Après avoir pris connaissance de la décision d’affectation, vous devez prendre contact avec le lycée pour la constitution du dossier d’inscription.

L’adaptation dans le nouvel établissement

Une fois les formalités administratives accomplies, il faudra aider votre enfant à s’adapter à son nouvel établissement. S’il a passé plusieurs années à l’étranger (même s’il était dans un lycée français), il sera sans doute confronté à quelques spécificités du système scolaire en France qui peuvent se révéler plus ou moins déstabilisantes : souvent , les enfants sont depuis plusieurs années dans l’établissement, et celui qui arrive est « un nouveau » , et c’est parfois le seul de la classe dans ce cas ; à l’étranger, être « un nouveau » est une caractéristique partagée par de nombreux élèves chaque année, cela fait partie de l’ordre des choses, et cela crée même souvent des liens durables entre nouveaux arrivants.

Ce que votre enfant a vécu à l’étranger, il aura sans doute du mal à le faire partager à ses nouveaux camarades, qui n’y prêteront d’ailleurs le plus souvent aucune attention…
Et puis, c’est souvent difficile, surtout pour les ados, de quitter des amis –voire des petits amis- sans certitude de les revoir . Bien sûr, les réseaux sociaux leur permettent de rester en lien, mais le virtuel se révèle souvent insuffisant voire frustrant. Il est nécessaire de faire suffisamment le deuil de ceux qu’on a laissés là-bas (ce qui ne veut pas dire qu’il faille nécessairement couper les ponts) pour pouvoir investir ceux qui sont ici et qui ne sont encore que des inconnus.

L’autre critère qui inquiète souvent les parents (souvent plus que les élèves ), est celui du niveau scolaire. Il existe en effet de réelles différences de niveau en fonction du pays et de l’établissement dans lequel on est scolarisé à l’étranger. Dans certains établissements, les Français sont minoritaires, ce qui nuit souvent au niveau des matières pour lesquelles la partie rédactionnelle est importante. Dans d’autres établissements, une partie du programme est effectuée en lien avec le CNED, faute d’effectif suffisant. Tout cela engendre des interrogations quant aux ajustements qui seront nécessaires lors de l’arrivée en France. Ces questionnements sont encore plus fondés plus si l’on a l’ambition d’intégrer une filière sélective. Cependant le bilinguisme est un atout que vous n’aurez pas de mal à valoriser, notamment en classe européenne ou auprès des lycées internationaux.

Cet article a été écrit par Catherine Martel. Catherine est psychologue, membre active de la FIAFE (Fédération Internationale des Acceuil Français à l’Etranger) et londatrice du site expatsparents.fr.

Pour des informations plus détaillées sur la réintégration des enfants lors du retour en France, consultez le Guide du retour en France pour bénéficier de tous les retours d’expérience de notre communauté.